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jeudi 9 avril 2009

Obama, le musulman

Quel geste.
Pour sa première interview télévisée, Barack Obama a choisi de s’exprimer sur une chaîne arabe, face au monde musulman.

Ces mots marqueront, sans aucun doute.
Il faut l’entendre et le voir, pour le croire : le président américain en exercice disant comprendre les musulmans. Avec un argumentaire imparable : il a lui-même vécu dans le plus grand pays musulman, l’Indonésie, et il a des membres de sa propre famille qui sont musulmans…

C’est possible.
Non, vous ne rêvez pas. Nous sommes bien en janvier 2009 :

Obama : “Maintenant mon job est de communiquer le fait que les Etats-Unis ont un intérêt dans le bien-être du monde musulman, que le langage que nous utilisons doit être un langage de respect. J’ai des membres de ma famille qui sont musulmans. J’ai vécu dans des pays musulmans.”

Journaliste : “Le plus grand.”

Obama : “Le plus grand, l’Indonésie. Et donc ce que je veux communiquer, c’est le fait que de tous mes voyages à travers le monde musulman, ce que j’en ai compris c’est que, quelle que soit votre foi, et l’Amérique est un pays de musulmans, de juifs, de chrétiens et de non-croyants -, quelle que soit votre foi, les gens ont certains espoirs communs, certains rêves communs.

Et mon job est de communiquer au peuple américain, que le monde musulman est rempli de gens extraordinaires qui ont simplement envie de vivre leur vie et de voir leurs enfants vivre une vie meilleure. Mon job vis-à-vis du monde musulman est de communiquer le fait que les américains ne sont pas vos ennemis. Nous faisons parfois des erreurs. Nous n’avons pas été parfaits. Mais si vous regardez la feuille de route, comme vous dites, l’Amérique n’est pas née en tant que puissance coloniale, et que le même respect et le même partenariat que l’Amérique a eu avec le monde musulman, pas plus tard qu’il y a 20 ou 30 ans, il n’y a aucune raison pour laquelle nous ne pourrions rétablir cela. Et que je pense que ça va être une tâche importante.

Mais, en fin de compte, les gens vont me juger non pas par mes paroles, mais par mes actions et les actions de mon administration. Et je pense que ce que vous verrez au cours des prochaines années, c’est que je ne vais pas être d’accord avec tout ce que peuvent dire certains dirigeants musulmans, par exemple, ou avec ce qui passe sur certaines chaînes de télévision dans le monde arabe - mais je pense que ce que vous allez voir est quelqu’un qui écoute, qui est respectueux, et qui cherche à promouvoir les intérêts non seulement des États-Unis, mais aussi des gens ordinaires qui sont aujourd’hui victimes de la pauvreté et du manque d’opportunités. Je veux m’assurer que je parle aussi pour eux.”

On a souvent parlé du président noir de la série “24h Chrono” comme d’un atout pour la candidature d’Obama, dans ce que ce personnage avait amené de naturel à ce poste occupé par une personne de couleur.

Je ne sais pas si ça eu un réel impact dans les urnes (quand bien même, j’étais un grand fan de la série et de ce personnage en particulier), mais ce que je sais, aujourd’hui, c’est que j’ai l’impression de me retrouver face à une série télé, dans une œuvre de fiction, irréelle. Too good to be true.

En tout cas, Obama joue toutes ses cartes d’entrée de jeu, misant sur sa popularité actuelle, en s’appuyant sur les multiples facettes que lui confère ses origines mixtes (couleur, foi…) et ses aspirations (le social, l’écologie, l’ouverture…).

Et pour le moment, je le dis, j’applaudis.

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