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jeudi 9 avril 2009

4 More Years

Et de 4 !

Voilà donc 4 ans que ITU (Inside The USA, pour les intimes) existe.

Le blog est né dans l’urgence de témoigner sur un événement majeur vécu de l’intérieur, l’élection présidentielle de 2004, et l’envie de partager un peu, grâce à ce vecteur magique, de ma vie quotidienne au fin fond de la Pennsylvanie.

J’avais deux objectifs en tête : d’abord montrer qu’il existait une Amérique opposée à George Bush et à ses actions en relayant notamment les opinions glanées dans la rue, à la télévision et sur le web; et puis démontrer qu’on pouvait, malgré tout, bien vivre dans cette Amérique là, même en tant que français.

D’ailleurs, je plaisante aujourd’hui en disant que, en cas de problème, j’avais un plan de secours infaillible : me faire passer pour un canadien ! Ma vie quotidienne s’est déroulée comme un charme, et l’accueil que nous avons reçu ma femme et moi, dans cette petite ville et sur ce campus universitaire restera à jamais comme un exemple de la bonne conduite à suivre envers tout étranger.

Cette velléité de blog aurait pu être tuée dans l’oeuf, à la suite de la réélection du président sortant. Mais il n’en a rien été, car, il faut bien l’avouer, il y avait encore tout à raconter. Ce point de départ quasi-funeste aura marqué la thématique de mes écrits depuis lors. Et là aussi, il était important de perpétuer la bonne parole encore et encore : oui, il était toujours possible de rester vivre là sous un second mandat de W. Au point de signer pour une année supplémentaire.

Et puis, rapidement, au-delà de cet engagement solitaire, face à mon clavier et mon écran d’ordinateur, je me suis aperçu que le blog était aussi une aventure sociale. Indéniablement, c’est là qu’en réside toute la saveur : dans les multiples contacts que génère les billets, avec les commentaires passionnés et passionnants, et les échanges d’emails avec ceux et celles qui vont jusqu’à m’écrire directement, en privé.

De fait, cette aventure du web aura mené à des événements dans la “vraie” vie, la rencontre de “fans” (hum) en vrai, la rencontre de vrais blogueurs à New York (ah, la FBM…), à Paris ou encore à San Francisco. Et je me suis rendu compte d’une chose au travers de ces rencontres : un blog, ça ressemble immanquablement à son propriétaire. Si les écrits, le ton vous plaisent, vous apprécierez forcément la personne qui tapote sur son clavier. Pour moi, ça s’est vérifié à chaque fois. Tout simplement.

Impossible de ne pas mentionner aussi ces occasions improbables générées par le foisonnement du blog : j’ai ainsi pris un petit-déjeuner chez Guillemette Faure (qui blogue maintenant pour l’excellent Rue89) à New York, au milieu d’écrivains et d’autres journalistes, et partagé un déjeuner avec Corine Lesnes, du Monde, en conclusion de mon tout dernier week-end en tant qu’expatrié sur le sol américain. J’ai même eu droit à des interviews radio, un podcast et quasiment une émission de radio à moi (un seul numéro - collector - à ce jour, mais quand même).

De retour en France, cette frénésie s’est calmée peu à peu, tout en enregistrant des records d’audience sur le blog. Prouvant que l’activité, témoigner sur les US depuis ce côté-ci de l’Atlantique, pourtant critiquée par certains, avait un sens, avec des billet repris par divers médias, comme la newsletter du Monde ou 20minutes.fr.

Avant de connaitre une consécration ubuesque cette année : une invitation à l’Elysée, pour assister à la conférence de presse commune entre le président des français et le candidat démocrate Barack Obama.

Me présenter au portail de l’Elysée en annonçant, “bonjour, je suis Jérôme ITU le blogueur et je suis attendu à l’intérieur” ? Priceless.

Il me sera aussi difficile de cacher ce que l’espoir d’un changement de régime que semble promettre cette élection fait naître en moi. Je me sens encore là-bas. Mon retour aux Etats-Unis, lors des vacances de cet été, a été une joie profonde, une sorte d’ivresse de retrouver une partie de moi qui me complète. Je peux dire que, dorénavant, je suis de deux pays.

Revenu dans mon premier pays, ce blog me permet de garder un contact étroit avec le deuxième. Il ne reste qu’à ce dernier à me faire un beau cadeau pour cet anniversaire en forme de mandat présidentiel. Oui, j’en sûr, les électeurs américains le peuvent.

Quant à ITU, je me permets de conclure sur un slogan qui m’aura fait très mal la dernière fois, mais qui est fort approprié pour moment présent, en forme d’espoir cette fois :

Joe le Plombeur

Même Fox News en est “effrayé”.

McCain joue de malchance. Son plombier préféré s’est définitivement discrédité avec un commentaire inadmissible, liant l’élection de Barack Obama avec la mort de l’état d’Israël.

Dans ce qui est la vidéo la plus marquante de toute la campagne pour moi, le journaliste qui réalise l’interview de Joe le Plombier, Smith Shepard, se sent même obligé de conclure avec une mise au point sur la position réelle du candidat démocrate. L’argumentaire du Joe étant en-dessous du 0 absolu et ne se rendant pas compte des graves implications de ce genre de propos. Shepard laisse même échapper une impression de véritable désespoir sur la marche de cette campagne :

“I just want to make this 100 percent perfectly clear — Barack Obama has said and demonstrated repeatedly that Israel will always be a friend of the United States, no matter what happens once he becomes President of the United States. His words. The rest of it — man…some things–it just gets frightening sometimes.”

“Je veux simplement que les choses soient claires à 100% — Barack Obama a dit et démontré, de maniére répétée, qu’Israël sera toujours ami des Etats-Unis, quoiqu’il se passe une fois qu’il sera Président des Etats-Unis. Ses mots. Le reste… man… certaines choses… ça devient juste effrayant parfois.”

Ca se passe sur Fox News, et ça marque :


Transcript de l’interview :


Sheppard: Why specifically is a vote for Obama a vote for the death of Israel?


Joe: Well specifically, look at his record. Obama’s agreed to meet with Israel’s enemies with no uncertain terms.. In fact he’s letting them dictate terms to him and then look at his past associations, people he talks to…


Transcript de l’interview :


Sheppard: Why specifically is a vote for Obama a vote for the death of Israel?


Joe: Well specifically, look at his record. Obama’s agreed to meet with Israel’s enemies with no uncertain terms.. In fact he’s letting them dictate terms to him and then look at his past associations, people he talks to…



Sheppard: Why specifically is a vote for Obama a vote for the death of Israel?

Joe: Well specifically, look at his record. Obama’s agreed to meet with Israel’s enemies with no uncertain terms.. In fact he’s letting them dictate terms to him and then look at his past associations, people he talks to…

Shepard: Like who?

Joe: Quite honestly, you know, the gentleman that approached me with that question I agreed to with what I know…

Shepard: What I can’t figure our is why, let’s listen to this clip from earlier.

Q: A vote for Obama is a vote for the death to Israel. I’ss guarantee you that.

Joe: Well, you know what? I’ll actually agree with you on that one. I agree with you. I really think that would be a problem.

Shepard: Joe, do you know Barack Obama’s positions on Israel?

Joe: Ahhh, listen, I know you want to really get some answers on this one, I’m just not going to help you out here Sheppard. Let people go out and find it issues….

Sheppard: Do you think John McCain agrees with you?

Joe: No, that is just my personal opinion that I’ve come up with by looking into different facts and what I think. That is what my message has been about. I haven’t been telling people to go out and vote. Listen, you don’t want my opinion on foreign policy. I know just enough about foreign policy to probably be dangerous.

Shepard: That is what I was wondering. I wonder if you think it is dangerous at all for people to say that a vote for Barack Obama is the same as a vote for Israel, if you think that is dangerous for people to start believing. What happens if the polls are right and he becomes President of the United States and people start thinking that this means the death of Israel. Are you worried about what people might do if they actually believe something like that?

Joe: That goes back to what I just got done saying. Some people believe it wholeheartedly. This gentleman I spoke to is Middle America. Therefore…it is very important to him — important to me, but especially important to this gentleman. He is Middle America and he was able to get on there and make his point, and I agreed with him. I have no idea where John McCain’s position is on that. John McCain is his own person, just like I am.

Shepard: Do you think a lot of that has to do with some hateful things that spread all over the internet? After all, Barack Obama has said repeatedly time after time that there is nothing more important that the United States friendship with Israel– and the United States will back up Israel every moment of every day if and when he becomes President of the United States. He could not have been clearer about it in his positions in speeches, and I just wonder what it is that makes you think he is lying about that.

Joe: [illegible] Actions…I have heard words. I hear words from politicians all the time, but actions [crosstalk] the action that I see is offering to meet with certain enemies of the United States on no uncertain terms –

Shepard: Meeting with Ahmadinejad? That is what the campaign said. Let’s put the statement on the screen. This is what the McCain campaign released after you said that at the campaign event today. So that is what they put out. “While he’s clearly his own man, so far Joe has offered some penetrating and clear analysis that cuts to the core of many of the concerns that people have with Barack Obama’s statements and policies. Whether it is Obama’s willingness to sit down unconditionally with Mahmoud Ahmadinejad, or his plans to redistribute the paychecks of hardworking Americans, there is good reason to question the judgement that Obama would bring to the Oval Office.” So that’s what they put out, so I guess the fact that he has said it he would meet with Ahmadinejad is something that you have taken to believe would be the death of Israel?

Joe: It definitely does not help the situation. I’m not trying to be dancing around this. I honestly want people to go out and find their own reasons. I tell people not to listen to everyone else’s opinion. I’m not going to have them start listening to mine. Go out and get informed.

Shepard: Joe Wurzelbacher on the line with us after a GOP stop, a number of them today.

I just want to make this 100 percent perfectly clear — Barack Obama has said and demonstrated repeatedly that Israel will always be a friend of the United States, no matter what happens once he becomes President of the United States. His words. The rest of it — man…some things–it just gets frightening sometimes. We’ll be right back…
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Yes, They Can

8 à 10 heures.
C’est la durée de l’attente avant de pouvoir voter.

Ca se passe à Atlanta, lors du vote anticipé, qui devait permettre d’éviter la foule et de perdre une journée de travail mardi prochain.

Via MSNBC, avec prises de vue depuis un hélicoptère et files d’attente impressionnantes :
>> Long Voting Lines in Atlanta

Des anticipations qui semblent favoriser les démocrates. Daily Kos résume la situation.

Ca commence à sentir bon. Ils peuvent le faire.

Election US 2008 : jour de vote

Pour suivre le score en live :


Coup de chapeau tout personnel aux étudiants du campus de Pennstate, qui m’avaient déjà impressionnés il y a 4 ans. Aujourd’hui, ils font le tour du web avec cette vidéo réalisée à 7 heures du matin (!) devant le bureau de vote :


Coup de chapeau tout personnel aux étudiants du campus de Pennstate, qui m’avaient déjà impressionnés il y a 4 ans. Aujourd’hui, ils font le tour du web avec cette vidéo réalisée à 7 heures du matin (!) devant le bureau de vote :
>> Over 1,000 Students Lined Up To Vote At Penn State (VIDEO)

Comment comptez-vous vous organiser pour suivre les résultats (web, TV, nuit blanche, décalage horaire…) ?

Victoire de la jeunesse et de la mixité


Selon les sondages de sortie des urnes de CNN, c’est la leçon qu’on peut tirer du vote d’hier soir, contre le pan monochromique et vieillissant du camp d’en face :
Plus de détails :
>> President national exit polls

Le parti républicain fait face là à un réel problème, pour sa survie politique.

Schwarzy, le républicain content

Un membre éminent du parti républicain, heureux de l’élection d’Obama ?
Arnold Schwarzenegger.

Dans une interview pour CNN, il confesse qu’il y a effectivement de l’ambiance chez lui, car sa femme, démocrate de longue date, exulte depuis mardi dernier, avec des “on a gagné, on a gagné”.

Avant de balancer : “Heureusement, je peux retourner dans la chambre à coucher, donc c’est un gros avantage”.




On peut toujours compter sur le gouverneur de Californie pour apporter juste la petite note de légèreté manquante…



On peut toujours compter sur le gouverneur de Californie pour apporter juste la petite note de légèreté manquante…

La fin des monstres

Point de vue de Paul Krugman, éditorialiste libéral du New York Times, au lendemain de la victoire d’Obama (tentative de traduction, si vous lisez l’anglais, préférez l’original) :

La nuit dernière, n’a pas seulement été une victoire de la tolérance, il ne s’agit pas seulement d’un mandat de changement progressiste, mais aussi, je l’espère, de la fin des années des monstres.

Ce que je veux dire par là que, sur les 14 dernières années, l’Amérique de la vie politique a été largement dominée par, hé bien, des monstres. Des monstres comme Tom Delay, qui a suggéré que la fusillade de Columbine s’est produite parce que les écoles enseignent la théorie de l’évolution. Des monstres comme Karl Rove, qui a déclaré que les libéraux voulaient offrir “thérapie et compréhension” aux terroristes. Des monstres comme Dick Cheney, qui a vu le 11 septembre 2001 comme une occasion pour commencer à torturer des gens.

Et dans notre discours national, nous avons prétendu que ces monstres étaient raisonnables, étaient des gens respectables. De souligner que les monstres étaient, en fait, des monstres, était considéré comme déplacé.

Il y a quatre ans, il semblait que les monstres allaient dominer la politique américaine pour une longue période à venir. Mais pour l’instant, au moins, ils ont été bannis dans la nature sauvage.

C’est d’un long cauchemar que je me réveille effectivement peu à peu, un cauchemar où la voix de la majorité semblait être celle de ces commentateurs insupportables, les Bill O’Reilly, Sean Hannity, Rush Limbgauh, Anne Coulter et autres Tucker Carlson… j’en passe et des meilleurs. Le blog Crooks and Liars titre à leur endroit : “Irrelevant“. C’est exactement ça. Et ça fait du bien, après 4 ans de blog passés à dénoncer ces dérapages.

La victoire d’Obama a ceci de formidable qu’elle peut se lire sur différents niveaux. Chacun peut se se l’approprier dans un ou l’autre. Et le retour de l’intelligence, comme composante de la vie politique américaine, n’en est certainement pas le moins important, après ces années d’obscurantisme intellectuel.

Pour Nicholas D. Kristof, un autre éditorialiste du New York Times, il s’agit même de la seconde chose la plus remarquable à propos de cette élection :

L’élection de Barack Obama est une étape importante, au-delà de sa pigmentation. La deuxième chose remarquable à propos de son élection, c’est que les électeurs américains ont choisi un président qui est ouvertement un intellectuel pratiquant.

(…)

Pourtant, alors que M. Obama se rend à Washington, j’ai l’espoir que son esprit fertile permettra l’établissement d’un ton nouveau pour notre pays. Peut-être qu’un jour proche, nos dirigeants ne devront plus se cacher dans la honte quand ils se font attraper avec des cerveaux dans leur tête.

Google Car sous la neige d’Antibes


Incroyable nuit de lundi à mardi à Antibes, avec une tempête comme je n’en avais pas connu depuis mes grandes heures en Pennsylvanie, lors de mon initiation (maintenant lointaine) aux hivers rugueux du nord-est des US.

Un mélange de grêle et de neige qui s’est abattu avec violence de manière très localisée sur la ville, et des rues particulièrement enneigées au matin, une première depuis 1990 parait-il !

De quoi prendre quelques clichés, dont celui-ci, insolite, de la voiture Google qui tourne dans le coin depuis plusieures semaines, les roues dans la neige et faisant face à la mer :

Le président à qui on a balancé des chaussures



Décidément, George Bush gardera un bien mauvais souvenir d’Irak, lui qui venait faire ses adieux de président. Ce jet de chaussures est passé instantanément à la postérité. Quel geste, et quelle image !

Alors on reconnaitra l’agilité du président américain, tant physique (beau réflexe sur le premier lancé, plutôt de la chance sur le second) que verbale (replacer l’action dans le contexte de la liberté). Un journaliste irakien le suit dans cette voie, en soulignant que du temps de Saddam, un tel geste aurait été tout simplement impensable.

Toujours est-il que les vieux réflexes ont la peau dure, puisque la réaction des services de sécurité, visible à la fin de la vidéo, consiste à vouloir empêcher les journalistes présents de filmer et photographier l’arrestation de Muntader al-Zaidi. Des services bien lents à intervenir de toute façon.

L’action de se journaliste, au-delà de sa portée symbolique et historique, pose une question de logistique : est-ce que les journalistes présents aux futures conférences de presse présidentielles vont devoir se déchausser ?

Goodbye

Ca été un bon et long voyage… comme disent les américains.
Pendant les quatre belles années de l’existence de ce blog, il y a eu de l’indignation, de l’énervement, de la révolte, des larmes même, et puis, parfois, quelques rires ici et là, mais j’y reviendrai.

Oh, bien entendu, cela arrivera encore. Pour enfoncer une nouvelle porte ouverte, la vie continue. D’autres occasions se présenteront, par d’autres biais. Ici et là.

Ils se passent trop de choses qu’on ne saurait ignorer dans ce bas monde, mais cette aventure commune m’a, finalement, apporté bien plus que je ne le pensais. Il est indéniable que d’avoir vécu ces émotions, là-bas, en “live”, m’a fait comprendre combien il était important de témoigner de cette réalité intérieure, inconnue en France.

Alors voilà, je voulais juste te dire, à toi, rien qu’à toi…

Tu vas me manquer.
Au revoir George W Bush.

Tu as fini d’être le cauchemar ambulant de cette Amérique pourtant passionnante, ouverte, cultivée, et qui n’en pouvait plus de te voir la ridiculiser devant l’Histoire.

Et pour fêter ce départ tant attendu, tant espéré, ces quatre longues années de trop, ou ces huit ans volés, suivant comment on se place, juste un merci.

Merci W. Car la suite n’en sera que meilleure.
Quelque part, tu l’as sans doute rendue possible.

L’Histoire se rappellera de toi, pour sûr :

O-Day


This is it.
Nous y sommes.
Tout est redevenu possible.

Il n’y aura pas de baguette magique, rien de changé demain matin. Juste la certitude que l’écoute et l’intelligence sont de retour à la Maison Blanche. Et c’est déjà beaucoup.

Obama, le musulman

Quel geste.
Pour sa première interview télévisée, Barack Obama a choisi de s’exprimer sur une chaîne arabe, face au monde musulman.

Ces mots marqueront, sans aucun doute.
Il faut l’entendre et le voir, pour le croire : le président américain en exercice disant comprendre les musulmans. Avec un argumentaire imparable : il a lui-même vécu dans le plus grand pays musulman, l’Indonésie, et il a des membres de sa propre famille qui sont musulmans…

C’est possible.
Non, vous ne rêvez pas. Nous sommes bien en janvier 2009 :

Obama : “Maintenant mon job est de communiquer le fait que les Etats-Unis ont un intérêt dans le bien-être du monde musulman, que le langage que nous utilisons doit être un langage de respect. J’ai des membres de ma famille qui sont musulmans. J’ai vécu dans des pays musulmans.”

Journaliste : “Le plus grand.”

Obama : “Le plus grand, l’Indonésie. Et donc ce que je veux communiquer, c’est le fait que de tous mes voyages à travers le monde musulman, ce que j’en ai compris c’est que, quelle que soit votre foi, et l’Amérique est un pays de musulmans, de juifs, de chrétiens et de non-croyants -, quelle que soit votre foi, les gens ont certains espoirs communs, certains rêves communs.

Et mon job est de communiquer au peuple américain, que le monde musulman est rempli de gens extraordinaires qui ont simplement envie de vivre leur vie et de voir leurs enfants vivre une vie meilleure. Mon job vis-à-vis du monde musulman est de communiquer le fait que les américains ne sont pas vos ennemis. Nous faisons parfois des erreurs. Nous n’avons pas été parfaits. Mais si vous regardez la feuille de route, comme vous dites, l’Amérique n’est pas née en tant que puissance coloniale, et que le même respect et le même partenariat que l’Amérique a eu avec le monde musulman, pas plus tard qu’il y a 20 ou 30 ans, il n’y a aucune raison pour laquelle nous ne pourrions rétablir cela. Et que je pense que ça va être une tâche importante.

Mais, en fin de compte, les gens vont me juger non pas par mes paroles, mais par mes actions et les actions de mon administration. Et je pense que ce que vous verrez au cours des prochaines années, c’est que je ne vais pas être d’accord avec tout ce que peuvent dire certains dirigeants musulmans, par exemple, ou avec ce qui passe sur certaines chaînes de télévision dans le monde arabe - mais je pense que ce que vous allez voir est quelqu’un qui écoute, qui est respectueux, et qui cherche à promouvoir les intérêts non seulement des États-Unis, mais aussi des gens ordinaires qui sont aujourd’hui victimes de la pauvreté et du manque d’opportunités. Je veux m’assurer que je parle aussi pour eux.”

On a souvent parlé du président noir de la série “24h Chrono” comme d’un atout pour la candidature d’Obama, dans ce que ce personnage avait amené de naturel à ce poste occupé par une personne de couleur.

Je ne sais pas si ça eu un réel impact dans les urnes (quand bien même, j’étais un grand fan de la série et de ce personnage en particulier), mais ce que je sais, aujourd’hui, c’est que j’ai l’impression de me retrouver face à une série télé, dans une œuvre de fiction, irréelle. Too good to be true.

En tout cas, Obama joue toutes ses cartes d’entrée de jeu, misant sur sa popularité actuelle, en s’appuyant sur les multiples facettes que lui confère ses origines mixtes (couleur, foi…) et ses aspirations (le social, l’écologie, l’ouverture…).

Et pour le moment, je le dis, j’applaudis.

Nous sommes tous socialistes maintenant



Les Etats-Unis sont devenus socialistes. C’est Newsweek qui l’annonce en une, avec l’exemple français, of course, en ligne de mire :

In many ways our economy already resembles a European one. As boomers age and spending grows, we will become even more French.

“A bien des égards, notre économie ressemble déjà à un état européen. Comme les baby-boomers vieillissent et que les dépenses augmentent, nous serons encore plus français.”

Passons sur la personnalisation de la France comme représentant du socialisme à l’européenne. Mais il y a peut-être une réalité vraie qui s’annonce dans la vision du mode de gouvernement par les américains.

Après Katrina, la crise financière et l’élection d’Obama, lequel n’a pas hésité à dire qu’il fallait “distribuer la richesse” et à se faire quand même élire après 8 ans de conservatisme, il y a un changement des mentalités. Une redistribution plus juste, une couverture sociale étendue, des retraites garanties, l’écologie : des préoccupations communes des deux côtés de l’Atlantique.

L’Amérique de 2009 ?
“Elle se dirige vers un état moderne européen”.