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jeudi 9 avril 2009

La fin des monstres

Point de vue de Paul Krugman, éditorialiste libéral du New York Times, au lendemain de la victoire d’Obama (tentative de traduction, si vous lisez l’anglais, préférez l’original) :

La nuit dernière, n’a pas seulement été une victoire de la tolérance, il ne s’agit pas seulement d’un mandat de changement progressiste, mais aussi, je l’espère, de la fin des années des monstres.

Ce que je veux dire par là que, sur les 14 dernières années, l’Amérique de la vie politique a été largement dominée par, hé bien, des monstres. Des monstres comme Tom Delay, qui a suggéré que la fusillade de Columbine s’est produite parce que les écoles enseignent la théorie de l’évolution. Des monstres comme Karl Rove, qui a déclaré que les libéraux voulaient offrir “thérapie et compréhension” aux terroristes. Des monstres comme Dick Cheney, qui a vu le 11 septembre 2001 comme une occasion pour commencer à torturer des gens.

Et dans notre discours national, nous avons prétendu que ces monstres étaient raisonnables, étaient des gens respectables. De souligner que les monstres étaient, en fait, des monstres, était considéré comme déplacé.

Il y a quatre ans, il semblait que les monstres allaient dominer la politique américaine pour une longue période à venir. Mais pour l’instant, au moins, ils ont été bannis dans la nature sauvage.

C’est d’un long cauchemar que je me réveille effectivement peu à peu, un cauchemar où la voix de la majorité semblait être celle de ces commentateurs insupportables, les Bill O’Reilly, Sean Hannity, Rush Limbgauh, Anne Coulter et autres Tucker Carlson… j’en passe et des meilleurs. Le blog Crooks and Liars titre à leur endroit : “Irrelevant“. C’est exactement ça. Et ça fait du bien, après 4 ans de blog passés à dénoncer ces dérapages.

La victoire d’Obama a ceci de formidable qu’elle peut se lire sur différents niveaux. Chacun peut se se l’approprier dans un ou l’autre. Et le retour de l’intelligence, comme composante de la vie politique américaine, n’en est certainement pas le moins important, après ces années d’obscurantisme intellectuel.

Pour Nicholas D. Kristof, un autre éditorialiste du New York Times, il s’agit même de la seconde chose la plus remarquable à propos de cette élection :

L’élection de Barack Obama est une étape importante, au-delà de sa pigmentation. La deuxième chose remarquable à propos de son élection, c’est que les électeurs américains ont choisi un président qui est ouvertement un intellectuel pratiquant.

(…)

Pourtant, alors que M. Obama se rend à Washington, j’ai l’espoir que son esprit fertile permettra l’établissement d’un ton nouveau pour notre pays. Peut-être qu’un jour proche, nos dirigeants ne devront plus se cacher dans la honte quand ils se font attraper avec des cerveaux dans leur tête.

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